Pour « faire face à l’épidémie de covid-19 », le gouvernement a pris une série de mesures. Parmi elles, l’ordonnance n° 2020-306 du 25 mars 2020 qui mettait en suspens les actions judiciaires et les opérations de recouvrement amiable des établissements de crédit, des banquiers et des assureurs.
Cette période a très temporairement asséché le flux d’activité des professionnels du secteur (Services recouvrement et contentieux, société de recouvrement, enquêteurs, huissiers…).
Avec le déconfinement, cette « période juridiquement protégée » s’est arrêtée le 23 juin 2020 constituant ainsi le point de départ des délais prorogés. Les acteurs ont ainsi pu recommencer à traiter les dossiers d’avant la crise. Comme ailleurs, cette reprise d’activité est progressive dans un contexte de mise en œuvre des mesures imposées par le contexte sanitaire. Si le rythme de traitement reprend progressivement, les professionnels du secteur prévoient un « pic d’activité très significatif » à l’automne qui pourrait prendre des mois à se résorber, s’il se résorbe…
Comme le rappelle @JuliaToussaint dans son article « Coronavirus. Pourquoi les banques mettent des milliards de côté », les banques ont provisionné plusieurs milliards d’Euros pour couvrir de potentiels impayés sur les prêts garantis par l’Etat (PGE) et les crédits préexistants à la crise. Comme l’indique @Capital, certains estiment même que ces montants seraient encore très insuffisants. Quoi qu’il en soit, les PGE ont été accordés dans le cadre de processus adaptés dans l’urgence dans un contexte de généralisation du télétravail ce qui accroît le risque d’impayés. Pour les crédits antérieurs, ils risquent de souffrir d’un engorgement des professionnels du secteur. On peut par exemple déjà anticiper que l’accroissement des impayés en assurance identifiés par @ArgusDeLAssurance dès juin 2019 par @AurélieNicolas deviendra plus alarmant encore dans les prochains mois, tant du point de vue des clientèles particuliers qu’entreprises. Il en sera de même pour les énergéticiens, les propriétaires fonciers, voire même l’Etat…
Pour limiter les pertes liées à cette douloureuse conjoncture, les banques et les assurances vont donc devoir se pencher rapidement sur les processus de recouvrement existants et remobiliser leurs partenaires de contentieux pour s’assurer de leur capacité à encaisser le choc.